samedi 1 juin 2013

Tu seras un Homme, mon fils

Laurent Gaudé, La Mort du roi Tsongor, Actes sud, 2002 [204 p.]


Mon résumé :
         
         Samilia, fille du vieux roi Tsongor, s'apprête à s'unir à Kouame, riche et puissant jeune homme, auquel son père l'a promise. C'est sans compter sur le retour de Sango Kerim, avec lequel elle s'était engagée enfant, qui revient chercher son dû. Le vieux roi doit alors faire un impossible choix. Auquel d'entre eux doit-il livrer la belle Samilia ?
  

Ce que j'en pense :
         
         C'est seulement le deuxième livre de Laurent Gaudé que je découvre, et il m'a transportée dans un tout autre univers qu'Ouragan.


        Nous sommes plongés dans le royaume d'un conquérant aussi efficace que sanguinaire, le roi Tsongor, au cœur d'une Afrique peuplée de tribus singulières.

     J'ai été immédiatement transportée dans cette atmosphère mi-historique mi-onirique.


     Je me suis sentie concerner par le désarroi du vieux roi face à ce dilemme initial - j'ai compris son geste et entendu sa souffrance. Être impuissant face aux morts successives de sa ville, de son peuple et de sa famille, pour un roi conquérant, n'est-ce pas la pire des malédictions ? En laissant la main, il s'inflige la pire des souffrances.


     J'ai accompagné Souba dans son voyage initiatique à travers le royaume et sur les traces de son père. Son renoncement à sa vie pour honorer la mémoire de Tsongor lui permet de rester en vie et de trouver son propre royaume.


     J'ai été émue par la fidélité de Katabolonga.


     Je n'ai pas toujours compris Samilia qui se refuse à choisir, mais dont les actions ont des répercussions extrêmes.


     J'ai été saisie par l'orgueil et la vanité des hommes qui mènent à la consciente destruction d'un royaume et de vies entières – Samilia en est l'exemple magnifique.


     J'ai aimé l'alternance entre le silence de la quête de Souba et l'agitation et la fureur de la guerre qui ronge Massaba.


     J'ai réfléchi au poids de l'héritage. A ce que l'on porte malgré nous. A ce que l'on perd malgré nous.


     Enfin, j'ai été portée par la finesse, la fluidité et la puissance de l'écriture de Laurent Gaudé.


     En bref, un fort beau récit poétique.


Musique :





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