samedi 22 juin 2013

A l'Oeil et à la Barbe

Amélie Nothomb, Barbe Bleue, Albin Michel, 2012 [169 p.] 



Mon résumé :
         
         Saturnine, 28 ans, répond à une annonce mirifique : une colocation dans un hôtel particulier du VIIème arrondissement de Paris pour une bouchée de pain. Les candidates sont nombreuses. Notre héroïne, seule intéressée par l'annonce et non mue par une curiosité macabre envers le mystérieux et charismatique propriétaire, est choisie. Le bail est cependant entaché par une terrible rumeur : les huit précédentes colocataires auraient disparu...
  
Ce que j'en pense :
         
        C'est ma première lecture d'Amélie Nothomb, et j'ai bien aimé.

       J'ai d'abord été attirée par le point de départ du récit qu'est la réécriture contemporaine du conte de Barbe bleue. On y retrouve les éléments clés : la richesse, l'avidité, l'importance des couleurs, les disparitions, la pièce interdite, etc.
Mais l'auteur parvient tout de même à nous emmener dans ce récit mariné à sa sauce, donnant au conte une autre dimension.
Elle nous livre deux personnages atypiques : le noble Elemirio et son côté fantasque confronté à la jeune Saturnine aux positions et à la morale affirmées.
La vivacité et l'humour de leurs échanges sont remarquables.

      La peinture d'une héroïne sûre de son fait est intéressante. Prévenue du danger que représente l'homme, Saturnine pense être plus forte et se lance dans l'histoire. Et, elle en devient aussi matérialiste que moralisatrice. La dichotomie des rôles est alors apaisée. Le Bien et le Mal s'affrontent verbalement mais, notre cœur balance. Et, je dois dire que j'ai été plutôt du côté d'Elemirio malgré ses actes terribles et ses raccourcis douteux pour les justifier.
     Amélie Nothomb n'échappe cependant pas à quelques faiblesses.
Le personnage de la copine fadasse censée mettre en valeur les deux protagonistes principaux m'a semblée facile.
J'ai été aussi un peu gênée par les explications qui pré-mâchent le récit. L'auteur parvient à nous faire comprendre les choses sans les dire, pourquoi alors sentir la nécessité de les expliciter ? Je pense notamment à la bascule de Saturnin, du recul à la fascination pour Elemirio : on la ressent facilement, nul besoin de la spécifier.
J'aurai ainsi aimé plus de non-dits...

     L'écriture est toutefois élégante. A mon point de vue, pas vraiment remarquable mais simple et efficace. La lecture est happante et plaisante. Ce qui est bien agréable.

     En bref, un court récit attirant et sans prétention.

Musique :



Challenges :


 

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